Une éthique de la non-violence
Tous les êtres humains désirent être heureux; se sentir contents, fiers, émerveillés; avoir du plaisir. Aucun d’entre nous n’échappe pourtant à la souffrance et aux frustrations; aux maladies, aux deuils et à la mort.
Il existe de nombreuses façons de répondre aux difficultés de l’existence; la violence en est une. Elle peut permettre, sous certaines formes, un relâchement des tensions physiques dues à la colère. Plus encore, la violence a le pouvoir d’influencer les comportements qu’ont les autres à notre égard. Par les blessures qu’elle inflige et la peur qu’elle crée, la violence procure à la personne qui l’exerce un pouvoir sur les autres.
La violence peut servir à empêcher les autres de se comporter d’une manière qui nous occasionne des frustrations. Il arrive aussi que la violence serve à exprimer notre haine et notre rancune; à blesser les autres pour se sentir plus fort; à tenter de leur faire payer le prix de la souffrance que leurs comportements nous ont apparemment fait vivre.
La violence cause toujours de la douleur aux personnes qui en sont victimes. Elle porte atteinte à l’intégrité, au bien-être et à la santé. Elle peut également porter atteinte à la liberté, à l’autonomie et à l’estime de soi. Faire usage de violence se fait également au sacrifice de notre propre capacité d’évoluer, comme être humain. C’est nier notre capacité à recourir à ce qu’il y a de meilleur en nous pour répondre à nos besoins. C’est également se couper de l’empathie qui nous lie aux autres et qui nous permet de tisser des liens de confiance, de chaleur et de solidarité.
Le recours à la violence ne nous permet pas de régler, à moyen ou à long terme, nos difficultés. La colère est souvent récurrente; la rancune et le désir de vengeance ne disparaissent pas suite à un passage à l’acte. Ils peuvent réapparaître indéfiniment. Le ressentiment ne peut jamais guérir nos blessures. Au contraire, il les alimente. Il nous maintient dans le mépris.
En ayant recours à la violence, nous faisons violence au caractère humain de l’autre et donc, par extension, à nous-mêmes.
Face aux frustrations, nous pouvons choisir, individuellement, de prendre un temps de réflexion avant d’agir. Cela implique de demeurer momentanément dans un état d’insatisfaction et de frustration et de faire face aux émotions désagréables que nous ressentons : peur, colère, haine, peine, impatience.